Encadrement de l'influence : ne nous trompons pas de combat
Monsieur le Ministre Bruno Le Maire au Ministère de l’économie et des finances, avec Etienne Floret, Madame et Monsieur les Ministres délégués Olivia Gregoire chargée des #PME et Jean-Noël Barrot à la transition #numérique, Messieurs les députés Stephane Vojetta et Arthur Delaporte, je suis ravie d’avoir pu échanger, partager, débattre des enjeux sur le marché de l’influence, à la fois dans sa contribution à la société et dans ses dérives, afin de trouver une voie efficace et équilibrée de régulation.
En effet, il s’agit d’engager tous les acteurs qui selon moi peuvent se décomposer en 3 types :
- les connaisseurs bienveillants qui sont au fait des règles et recommandations et qui veulent agir correctement.
- Les non initiés qui ne connaissent pas le cadre existant et auprès de qui beaucoup de pédagogie et de formations sont indispensables.
- Et les malveillants (connaisseurs ou non initiés d’ailleurs) qui modifieront leurs comportements en fonction des risques et des sanctions.
La ligne de crête de nos débats et discussions, et mon objectif dans ceux-ci a toujours été de ne pas stigmatiser et de valoriser les acteurs connaisseurs bienveillants, d’accompagner les non initiés et de « serrer » les malveillants. Et bien qu’il reste encore beaucoup à affiner, les grandes lignes qui se dessinent pour le moment semblent être en bonne voie dans le périlleux exercice de la ligne de crête :
- un guide des bonnes pratiques mis à disposition par Bercy, des chartes, certifications et obligations de contrat vont aider les non initiés.
- Des rappels à la loi, mesures de protection des mineurs, brigade de l’influence commerciale au sein de la DGCCRF, interdiction pour certains secteurs… devraient permettre de mieux contraindre les malveillants (même si le sujet des influenceurs résidents à l’étranger mais s’adressant à des Français n’est pas résolu).
Mais je trouve dommage qu’il y ait un oublié dans le dispositif global (qui n’est pas que légal). Pas grand chose* n’a encore été prévu pour prendre en compte et valoriser les connaisseurs bienveillants, qui sont matures en matière d’influence responsable mais qui ne sont pas à l’abri d’erreurs et qui peuvent optimiser leurs pratiques. Je crois en la promotion de rôle modèle pour faire changer rapidement les comportements.
L’influence a été récemment mise en avant à cause de ces malveillants bien qu’ils ne soient qu’une minorité des 150 000 influenceurs français. Il ne faut pas se tromper de combat.
Alors si bien sûr il y aura encore des échanges et des discussions, notamment à l’Assemblée Nationale mardi prochain, dans les prochains mois lors du passage au Sénat et dans les réflexions sur les modalités d’application, je nous/vous recommande vivement de ne « pas stigmatiser » les influenceurs qui eux ont à coeur de faire correctement ce métier et de continuer à être proche de leur communauté, en toute bienveillance !
Et s’il y aura bien sûr par la suite une volonté de montrer que le dispositif est à la hauteur des attentes avec des résultats probants ET visibles, j’aurais 2 points d’attention :
1/ cela aura plus de force et de valeur symbolique (voir de justice) si la priorité est donnée aux malveillants qui sont, je le rappelle, ceux qui ont déclenché cette urgence d’encadrement et les dispositifs en cours que je salue.
2/ il serait intéressant de trouver des mécanismes de valorisation des connaisseurs bienveillants et/ou de motivation des non initiés, tout en leur rappelant la loi si besoin.
La version finale de la #PPL et de la future loi qui aboutira dans les prochains mois et les premières sanctions nous diront si l’objectif est vraiment atteint !
#influence #influenceurs
*A noter qu’avec le Syndicat du Conseil en Relations Publics , nous lançons le 1er label sur l’influence validé par AFNOR Certification à destination des Agences Conseil en communication.